Le Décret n° 2025-887 du 4 septembre 2025, paru au Journal Officiel du 5 septembre 2025, définit les règles d’une évolution dans les allègements de charges. Il s’agit de la mise en place de la Réduction Générale Dégressive Unique (RGDU), qui remplace l’ancien dispositif connu sous le nom de Réduction Fillon.
Ce nouveau système entrera en vigueur le 1er janvier 2026.
Ce qui disparait : la fusion des allègements
Jusqu’à fin 2025, les employeurs bénéficiaient de trois mécanismes d’allègement de cotisations patronales :
- La Réduction Générale de Cotisations Patronales (RGCP) classique.
- Une réduction sur le taux de la cotisation patronale d’assurance maladie (jusqu’à 2,25 SMIC).
- Une réduction sur le taux de la cotisation patronale d’Allocations Familiales (jusqu’à 3,3 SMIC).
Ce qui change au 1er janvier 2026 :
Les mécanismes de réduction de taux sur les cotisations patronales Maladie et Allocations Familiales sont supprimées (sauf dans des cas très spécifiques comme certaines exonérations zonales).
À la place, tout est regroupé dans une seule et unique réduction : la RGDU.
Ce qui apparait : une réduction jusqu’à 3 SMIC
Pour compenser la suppression des autres réductions, le champ d’application de la RGCP est largement étendu.
L’extension du plafond
Ancien système (jusqu’à fin 2025) : La réduction Fillon est plafonnée à 1,6 fois le SMIC brut.
Nouveau système (à partir de 2026) : La nouvelle Réduction Générale s’appliquera aux salaires allant jusqu’à 3 fois le montant du SMIC brut.
Concrètement, si le SMIC annuel est, à titre indicatif, de 21 621,60 € (sur la base du SMIC 2025), la réduction s’appliquera désormais pour les salariés gagnant jusqu’à environ 64 864,80 € par an. Au-delà de ce seuil de 3 SMIC, la réduction devient nulle.
Le principe de dégressivité
Comme son nom l’indique, cette réduction est dégressive :
- Elle est maximale pour les salaires situés au niveau du SMIC.
- Elle diminue progressivement à mesure que le salaire augmente, jusqu’à devenir nulle à 3 SMIC.
Un socle minimal garanti
Même pour les salaires les plus élevés qui restent éligibles (proches de 3 SMIC), le décret garantit un socle minimal d’exonération de 2 %.
Qui est gagnant ou perdant ?
Cette réforme a pour but d’encourager l’augmentation des salaires les plus faibles. Cependant, l’impact pour l’employeur varie fortement selon le niveau de rémunération du salarié par rapport au SMIC.
Niveau de Salaire | Conséquence pour l’Employeur (par rapport à 2025) | Explication simplifiée |
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Au SMIC | Même pourcentage d’exonération. | Le maximum d’aide est maintenu. |
Entre 1,32 SMIC et 1,78 SMIC | Plus favorable. | L’employeur bénéficie d’une meilleure réduction. |
Entre 1,78 SMIC et 2,25 SMIC | Moins favorable. | La suppression de la réduction Maladie (qui allait jusqu’à 2,25 SMIC) peut entraîner une perte. |
Entre 2,26 SMIC et 3 SMIC | Plus favorable. | La réduction est maintenue (grâce au nouveau plafond de 3 SMIC) alors qu’elle était presque inexistante ou nulle avant 2026. |
Entre 3 SMIC et 3,3 SMIC | Moins favorable. | La réduction est nulle dans le nouveau système, alors qu’il y avait un petit allègement (Allocations Familiales) en 2025. |
Note technique en cas d’absence du salarié
Pour calculer la réduction, il faut ajuster le SMIC du mois en fonction de la rémunération versée.
Tableau récapitulatif des réductions de cotisations patronales dès 2026
Réductions | Actuellement | Au 1er janvier 2026 |
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Réduction générale des cotisations patronales | Formule de calcul : (Taux de réduction/0,6) x [(1,6 x21 621,60 € (montant du Smic annuel brut) / rémunération annuelle brute) -1]Plafonnée à 1,6 Smic | Formule de calcul : T min + (T delta x [(1/2) x (3 x montant du Smic annuel brut / rémunération annuelle brute-1)] P)Plafonnée à 3 Smic |
Réduction sur le taux de la cotisation patronale d’assurance maladie | Réduction de 7 % (plafonnée à 2,25 Smic) | Supprimée |
Réduction sur le taux de la cotisation patronale d’allocations familiales | Réduction de 3,45 % (plafonnée à 3,3 Smic) | Supprimée |